Cancers de l’ovaire avancés et en rechute
Le cancer de l’ovaire est le 9ème cancer le plus fréquent chez les femmes en France, avec environ 5 320 nouveaux cas en 2020. Malheureusement, il se classe également à la 5ème place des cancers les plus mortels chez les femmes en 2020 (CIRC, 2021). Ce cancer est associé à un pronostic sombre, en particulier pour les femmes de plus de 60 ans.
Entre 1980 et 2000, l’incidence et la mortalité du cancer de l’ovaire sont restées stables chez les femmes de plus de 60 ans, avec environ 9 nouveaux cas pour 100 000 et 5,5 décès pour 100 000. Les diagnostics tardifs où les tumeurs se propagent largement voire métastasent, contribuent fortement à la mortalité. De plus, le manque d’innovations thérapeutiques récentes avec seulement deux nouveaux médicaments développés en 20 ans (anti-angiogéniques et inhibiteurs de PARP) aggrave la situation.
La survie à 5 ans pour ce cancer est en moyenne de 39 %, atteignant 83,5 % pour le stade IA, mais tombant à 14,3 % pour le stade IV. Malgré l’importance de la détection précoce, aucune technique de dépistage (imagerie, dosages sanguins, cellules circulantes, ADN libre, etc.) n’a encore donné de résultats significatifs. Les programmes internationaux de recherche, vu la rareté des cas, semblent être la meilleure voie pour progresser (le groupe GINECO participe à l’appel Horizon H2022).
Cancers du col avancés et en rechute
En 2018, le cancer du col de l’utérus a compté 2920 nouveaux cas en France, le plaçant comme le douzième cancer le plus fréquent chez les femmes. Son incidence a été réduite de moitié au cours des 35 dernières années, principalement dans les années 1980 grâce au dépistage précoce des lésions précancéreuses via les frottis. Cependant, en France, la couverture vaccinale contre ce cancer reste insuffisante et ne montre pas d’amélioration à venir contrairement à d’autres pays.
Le cancer du col de l’utérus est le seul cancer en France dont le pronostic s’est détérioré, avec un taux de survie à cinq ans passé de 68 % dans les années 1990 à 62 % aujourd’hui. Les symptômes sont rares aux stades initiaux avant l’apparition des lésions cancéreuses. Les patientes aux stades FIGO III-IV ont un risque de récidive de 39 % (III) à 75 % (IV). Ces stades représentent 44 % des cas de cancers du col utérin localement avancés.
Jusqu’à présent, seulement deux innovations thérapeutiques (anti-angiogéniques et immunothérapie) ont contribué à l’amélioration de la survie des patientes au cours des 20 dernières années.
Cancers de l’endomètre avancés et en rechute
Le pronostic du cancer du corps de l’utérus dépend de multiples facteurs et les chiffres globaux ne reflètent pas la situation individuelle de chaque patiente. Les taux de survie à 5 ans varient selon le stade de la maladie : 30 % en cas de stade avancé et moins de 10 % en cas de métastases. En cas de récidive, la guérison est rare. Les stades précoces du cancer de l’utérus ont des taux de survie supérieurs à 80 %, mais cette moyenne ne tient pas compte des variations selon le stade, le grade et les caractéristiques spécifiques de chaque cancer.
Le carcinome endométrioïde est le type de cancer le plus fréquent. À un stade précoce (stades I et II), la guérison oscille entre 70 % et 90 %. Au stade intermédiaire (stade III), les chances de guérison chutent à 58 % à 47 %, et au stade avancé (stade IV), la survie à 5 ans est seulement de 17 %. Les carcinomes de l’endomètre non endométrioïdes sont moins communs (moins de 10 %) mais ont un pronostic sombre avec plus de 50 % de risque de récidive en raison de stades avancés fréquents. Pour les stades FIGO III-IV, la survie à 5 ans est de 34,2 % (III) et 17,3 % (IV) (Huang 2014 et al).